Bien que couramment employé dans la société et les médias, il est important de garder en tête que le terme prostitution est chargé historiquement et moralement. Même si dans l’esprit de certain·es il est neutre et renvoie seulement à sa définition stricte, il porte les traces du stigmate et les personnes qui échangent des services sexuels peuvent donc vouloir l’éliminer.
L’expression travail du sexe ou travail sexuel, souvent simplifiée par les lettres « TDS », renvoit à l’idée qu’échanger des services sexuels peut être considéré comme un emploi, un travail. Les personnes qui désignent leurs activités comme du travail du sexe revendiquent alors aussi une identitié professionnelle et des droits pour les protéger.
Une personne qui a vécu de la violence pourrait nommer son expérience comme étant de l’exploitation sexuelle.
Nous pensons que l’approche la plus respectueuse est celle de laisser la personne définir elle-même ses activités et ses expériences. Les formes d’échanges de services sexuels sont variées et certaines personnes peuvent se définir comme danseur·euse ou sugar baby sans pour autant revendiquer être travailleur·euse du sexe. Il faut se rappeler que cette distanciation par rapport au terme travail du sexe est souvent reliée à la stigmatisation que vivent les travailleur·euses du sexe. En tant qu’intervenant·e, nous ne pouvons pas défaire ce stigma dès le début de nos interventions. Ainsi, une fois qu’on sait les termes qu’une personne en particulier utilise pour décrire ses activités, on peut les adopter également dans nos interventions avec elle, dans la mesure où ces termes ne sont pas péjoratifs.
Sachez également que l’expression travail du sexe est plus largement utilisée pour les personnes majeures considérant la dimension liée au consentement.
Nous invitons les professionnel·les à utiliser le terme « échanges de services sexuels contre rémunération » (ESS) qui permet d’englober l’ensemble des activités qui se rapportent à l’industrie du sexe et au-delà. En effet, cela permet aussi d’inclure les échanges qui peuvent se faire entre jeunes, de façon informelle, qui ne sont pas nécessairement associés à une identité professionnelle. Ce terme a aussi l’avantage d’être plus neutre, ce qui laissera l’espace nécessaire pour que la personne définisse sa propre expérience.